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A la découverte des patois lorrains
11 janvier 2010

Lè confession di Coliche

Patois de Drouville

Lo premer artike, cè s'rè po lè mâmiche que m'è eppris è câser patwès. Lo patwès, j'en sèvôs în pô quand j'atôs jagne, des mots et quèques phrâses que mo pêre m'avôt eppris. Lu, 'l en c'nnahhôt în pô, 'l en avôt auyi quand 'l atôt piat. J'avôs don(c) c'mmenci è eppenre lo patwès tot per meu et val qu'ène jonêye, în côp qu'j'atôs chîz nôs gens, val mè mêre que m'dit qu'elle c'nnahhôt ène mâmiche que sèvôt bîn lo patwès. Ç'atôt lè tante Berthe (ç'ast anlè qu'on lè hôyôt) qu'avôt ètu mâtrasse d'acôle dans lo temps. Lo patwès, elle l'avôt eppris avo sè mâmiche. J'allôs chîz lèye chèque dimanche : j'atôs bîn r'çu, tojos lo cafè avo les piats hhâdés ou bîn d'lè têke de peummes. Elle câsôt patwès, j'epprenôs anlè et èprès, j'ai câsé patwès. J'wègu'rai tojos în bon souv'nîr d'lèye, 'l atôt bîn (h)onnête, lè fômme-lè.

Val în piat enregistrement qu'j'avôs fait avo lèye, ç'atôt juste davant qu'on n'f'yèhhe lo CD des fiâwes de Frîmbôs. J'èrôs bîn v'lu l'enregistrer dèvantêge mais elle ne v'lôt-m'. J'ai fait comme 'l è v'lu.

sondrouville

Lè confession di Coliche

Lo venr'di d'avant Quasimodo, Lo Coliche atôt è confesse. Mosseur Curé, dans sè piate calougeatte, se hêtôt d'beilli ses absolutions pace qu'on l'ettendôt è Saint Tcheumat wace que ç'atôt l'Adorâtion perpètuelle.
- Hêtez-v', Coliche, hêtez-v' ! qu'i d'hôt è m'n innôcent.
- Mosseur Curé, j'ai ca pris di trin â Baptisse, dans so pré, tot prèche di rupt d'Gerbieller.
- Combîn d'bottes que v'li en ez pris ?
- Oh ! Je n'ôse lo dîre, Mosseur Curé !
- Ç'ast-ti trente bottes ?
- Oh, nênni !
- Ç'ast-ti soixante ?
- Oh, meu tant, Mosseur Curé... Mais, mattez, si v'velez qu'j'i en ai pris eune charratte ; je v'rons, je v'rans avo mè fomme qwèri lo rèhhe lè neût-ceu.

(je v'rons dans le texte, mais la tante Berthe disait je v'rans pour nous irons).

Le premier article, ce sera pour la grand-mère qui m'a appris à parler patois. Le patois, j'en savais un peu quand j'étais jeune, des mots et quelques phrases que mon père m'avait appris. Lui, il en connaissait un peu, il en avait entendu quand il était petit. J'avais donc commencé à apprendre le patois tout seul et voilà qu'une journée, une fois que j'étais chez mes parents, voilà ma mère qui me dit qu'elle connaissait une grand-mère qui savait bien le patois. C'était la tante Berthe (c'est ainsi qu'on l'appelait) qui avait été institutrice autrefois. Le patois, elle l'avait appris avec sa grand-mère. J'allais chez elle chaque dimanche : j'étais bien reçu, toujours le café avec des petits gâteaux ou bien de la tarte aux pommes. Elle parlait patois, j'apprenais comme ça et après, j'ai parlé patois. Je garderai toujours un bon souvenir d'elle, elle était bien aimable cette dame.

Voilà un petit enregistrement que j'avais fait avec elle, c'était juste avant qu'on ne fasse le CD des contes de Fraimbois. J'aurais bien voulu l'enregistrer davantage mais elle ne voulait pas. J'ai donc respecté son choix.

La confession du Coliche

Le vendredi d'avant Quasimodo, le Coliche était à confesse. Monsieur le Curé, dans sa petite logette (le confessionnal) se hâtait de donner ses absolutions parce qu'on l'attendait à Saint Clément où c'était l'Adoration perpétuelle.
- Hâtez-vous, Coliche, hâtez-vous ! disait-il à mon innocent.   
- Monsieur le Curé, j'ai encore pris de la paille au Baptiste, dans son pré, tout près du ruisseau de Gerbéviller. 
- Combien de bottes lui en avez-vous pris ?
- Oh ! Je n'ose le dire, Monsieur le Curé !
- Est-ce trente bottes ?
- Oh, nenni !
- Est-ce soixante ?
- Oh, pas tant, Monsieur le Curé... Mais, mettez, si vous voulez que je lui en ai pris une charrette ; nous irons avec ma femme chercher le reste cette nuit.

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